Gestion de projet, ces idées reçues qui ont la vie dure

Gestion de projet, ces idées reçues qui ont la vie dure

Gestion de projet, ces idées reçues qui ont la vie dure


Gestion de projet, ces idées reçues qui ont la vie dure…

1. « Les méthodologies en gestion de projet sont rigides»,
La gestion de projet est une simple boite à outils dans laquelle puiser en fonction de son environnement, des problèmes rencontrés ou de la typologie même du projet. En aucun cas une méthode rigide à suivre pas à pas. Par sa maitrise du métier, le chef de projet adaptera les techniques et outils à utiliser en fonction du contexte.

2. « Les projets sont conduits des chefs de projet directifs »
Le chef de projet est le lien entre les parties prenantes, où le dialogue est de mise, en aucun cas un autocrate. Omnipotent, il va à l’encontre des règles de comportements et de la posture à adopter, telles que décrites dans tous les référentiels.

3. « Les chefs de projet passent leur temps en réunion à présenter des PowerPoint ou à rédiger des feuilles de calcul Excel.»
La réunionite aigue ou l’avalanche de feuilles de calcul Excel sont des maux présents dans toutes les entreprises. Aucune méthode n’en fait la promotion. Même SCRUM, ou les mêlées quotidiennes sont la base de la méthode, limite à 10 minutes la durée des réunions.

Il faut garder à l’esprit que ces critiques sont liées à la culture et au mode de fonctionnement de l’entreprise, non pas aux référentiels. Un référentiel s’adapte à l’organisation et non l’inverse. Son utilisation sera à l’image de ce qui existe déjà dans l’organisation.

Une autre idée préconçue oppose les différentes approches en gestion de projet :
4. « Les méthodes agiles seraient plus efficaces que les méthodes prédictives. »
Cette idée s‘appuie sur le rapport Chaos du Standish Group(1): seul un tiers des projets prédictifs atteint ses objectifs.
Pour contre balancer, j’invoque le rapport du cabinet Evans Data(2), faisant le même constat sur les méthodes agiles dans la zone EMEA : ici aussi, seul un tiers des projets agiles atteint ses objectifs.
Avec de telles études, il devient difficile de se faire une opinion, même si ces études sont de plus en plus contestées en raison des critères de notation.

Mais finalement, cette comparaison entre méthodes prédictives et agiles a-t-elle du sens, les cas d’utilisation étant différents ?
Dans un environnement stable et prédictible, comme la construction d’un pont, les méthodes prédictives sont plus performantes. Dans un environnement instable et incertain, typiquement le développement logiciel sur mesure où les demandes de modification et d’amélioration font parties de la vie du projet, le recours aux méthodes agiles est plus pertinent. Parce qu’un projet n’est pas seulement la réalisation d’un produit ou d’un service, mais aussi un contexte, un environnement, des contraintes ou des parties prenantes différentes. C’est l’ensemble de ces critères qui définira l’approche à adopter.
Mais surtout et de plus en plus, plusieurs approches seront à utiliser pour mener à bien ses projets.

Pourquoi tant de critiques?
Un des principaux problèmes, à mon sens, est que la plupart des référentiels sont abscons aux premières lectures, car exhaustifs. Leur but étant de s’adapter à n’importe quelle typologie de projet et culture d’entreprise. Ce qui explique pourquoi il est difficile de se les approprier, d’où nombre de critiques, souvent injustifiées par méconnaissance.
Un référentiel n’est qu’une boite à outils. S’il est important de savoir manier chacun d’entre eux pour s’attaquer à n’importe quel type de travaux, il n’est pas nécessaire de tous les utiliser pour planter un clou.

Une autre raison est la contractualisation. En prestation, deux contrats prédominent : le forfait et la régie.
Le contrat au forfait, plus avantageux pour le commanditaire qui ne paye qu’après livraison, engage le prestataire sur un résultat pour un tarif négocié à l’avance. Au prestataire de respecter coûts et délais pour conserver une marge financière.
Le contrat en régie, qui protège le prestataire d’une sous facturation, est un engagement de moyen. Il oblige celui-ci à fournir les ressources nécessaires, en nombres et qualifications, à la réalisation d’un projet. Il n’y a aucun engagement à date.

Dans ces conditions, on peut comprendre que certains prestataires préfèrent vendre du temps plutôt qu’un projet clé en main. Si le projet dérape, à charge du client.
Galvaudant les méthodes agiles, ces mêmes prestataires deviennent AMOA et MOE et orientent leur client sur des solutions qu’ils maitrisent, avec de bonnes marges, plutôt que sur la solution la plus adaptée pour le client. Par le jeu des itérations, ils rendent dépendant le client et lui font, finalement, presque signer un chèque en blanc.

Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur tous les prestataires poussant les méthodes agiles, loin de là.
Mais dès que la frontière MOA/AMOA et MOE n’existe plus, les intérêts du client ne peuvent plus être garantis car on ne peut être juge et partie.

1. Résumé de l’étude Standish group : https://www.infoq.com/fr/articles/rapport-chaos-2015
2. Résumé de l’étude Evans Data :http://www.lemagit.fr/actualites/2240196765/Developpement-seulement-36-des-projets-livres-dans-les-delais



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Réussissez vos projets en respectant délais, coûts et qualité grâce aux méthodologies en Gestion de Projet. A propos de l'auteur: Karim Abdi.

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